La navigation sur la Seudre
De tous temps les populations se sont installées au bord des fleuves et des rivières pour les raisons évidentes du besoin quotidien en eau, mais également pour les utiliser en tant que voie de transport.
L’occupation des rives de la Seudre est ancienne et dense. De nombreux indices d’habitations protohistoriques gauloises y ont été retrouvés datant d’avant l’occupation romaine. Des activités non seulement agricoles mais aussi commerciales ont pu être mises en évidence.
La Seudre, fleuve côtier long de 68,2 km, prend sa source près de Saint Genis de Saintonge à Saint Antoine. Elle se jette dans le pertuis de Maumusson. De faible débit (0,962 m3/s) elle reçoit 35 contributeurs, traverse 36 communes et 6 cantons sur un bassin de 855 km2.
Concernant la navigation, la Seudre est coupée en deux parties au niveau des écluses de Saujon. Véritable séparation entre eau douce et salée, celles-ci assurent la protection des forages de Pompierre (alimentation en eau potable de la presqu’île d’Arvert). Toute la partie aval est considérée comme estuaire de ce fleuve côtier, d’une longueur de près d’une vingtaine de kilomètres, la navigation est néanmoins restreinte du fait de la présence d’une barre rocheuse le traversant au Bot (face au village du Breuil) et à l’Eguille. Ces obstacles ont toujours limité la taille des navires pouvant arriver jusqu’à Saujon.
Un croquis datant de 1757 relate parfaitement cette situation. On peut remarquer que la partie amont est le siège de nombreux moulins à eau alors que la partie aval représente l’existence d’une navigation par la présence de bateaux.
Dès 1802 le port de Ribérou prend l’allure d’un véritable port de mer. Il s’y déroule une intense activité commerciale. Les échanges de marchandises avec La Rochelle, l’île d’Oléron, un peu plus tard avec les côtes bretonnes, font de ce lieu un véritable centre économique.
Avec Jules Dufaure, grand avocat et éminent homme politique né à Saujon le 4 décembre 1798, l’activité portuaire prend un nouvel essor. En effet, il est persuadé qu’un pays ne peut se développer que s’il se dote d’un grand maillage de voies ferrées, mais aussi d’un important réseau de ports permettant de fructueux échanges commerciaux. Pendant près de quatre ans des travaux sont effectués, pour aménager les quais ainsi que deux cales, afin de faciliter les opérations de chargement et déchargement des marchandises. Cette nouvelle structure fut inaugurée par Jules Dufaure en 1842.
Sur le fleuve vont circuler des bateaux de types différents dont le tonnage s’échelonne entre 4 et 30 tonneaux. Parmi les noms les plus connus on peut noter : Les Deux Sœurs, La Marie Jeanne, Les Deux Amis, La Providence, Le Don de Dieu, La Famille…
En 1869, des travaux considérables sont réalisés pour lutter contre l’envasement et rendre la navigation plus aisée.
La courbe du Bot près du Breuil ainsi que la barre rocheuse sont la cause du dépôt de vase lors du flux et reflux à l’occasion des marées. La solution préconisée fut de redresser la courbe entre le Breuil et l’Eguille, mais il faudra attendre 1881 pour que les travaux soient engagés.
Néanmoins, il fallut utiliser les moyens d’une drague à godets pour maintenir le port dans un état de navigabilité.
La faible altimétrie du bassin sur lequel coule la Seudre pose un sérieux problème lorsqu’il faut construire un pont pour traverser le fleuve, d’autant que les bateaux sont tous équipés de mâts de hauteur respectable. Une première solution fut adoptée à l’Eguille en construisant un pont tournant.
Tout différent est le problème à La Tremblade où la largeur de l’estuaire ne permet pas la construction d’un pont. L’utilisation d’un bac s’impose et c’est grâce à ce moyen que le transport entre les deux rives permit le transport des marchandises.
L’activité ostréicole se développe de plus en plus au cours de la deuxième moitié du XXème siècle. En 2005 sous la présidence de Jean-Pierre Suire, après de nombreuses tractations, un cahier des charges est établi permettant ainsi d’obtenir l’appellation IGP « Huîtres Marennes Oléron ».
Que ce soit du côté de Marennes ou de La Tremblade, l’activité ostréicole nécessitait une liaison plus adéquate que le bac et c’est ainsi qu’en 1971 furent engagés les travaux de construction d’un pont reliant ces deux villes. Sur l’estuaire la navigation se résume principalement à la circulation de petits bateaux à fond plat pour le transport des paniers.
Remontée de la Seudre
Tous les ans depuis 1996, la Communauté d’agglomération Royan Atlantique organise la Remontée de la Seudre avec le concours de nombreux bénévoles.
Plébiscité par les communes ostréicoles des bords de la Seudre, cet événement phare de la fin de saison attire chaque année plus de 2000 personnes.